La faune et la flore du Ballon d’Alsace
La faune au Ballon d’Alsace
Huit peuplements de vertébrés peuvent être identifiés sur le Ballon :
Le peuplement de la hêtraie sommitale
La rigueur du climat opère une sélection sévère, le peuplement est réduit en nombre d’espèces, mais leur caractère montagnard est très accusé.
L’espèce la plus caractéristique est le Grand Tétras, favorisé par l’abondance des myrtes, et la chouette de tengmalm.
Le chamois qui stationne dans l’érablaie ou la hêtraie sapinière traverse régulièrement la hêtraie lorsqu’il vient se nourrir sur les hautes chaumes.
Un dessin représentant le Grand Tétras
Le peuplement de la hêtraie sapinière
Mieux développée que la hêtraie sommitale, et plus favorisée climatiquement, la hêtraie sapinière présente un peuplement de vertébrés plus divers. L’originalité du peuplement tient à la présence d’espèces nordiques ou alpestre comme le venturon montagnard, les chouettes de tengmalm et chevêchette, le merle à plastron, et le bec croisé.
Le peuplement des érablaies
Il est particulièrement diversifié du fait de la structure très complexe de la végétation tant sur le plan vertical, qu’horizontal. Les fauvettes, l’accenteur mouchet et le pipit des arbres sont particulièrement abondants.
Les reboisements d’épicéa
Les pessières plantées présentent un cortège faunistique d’une très grande pauvreté dès qu’elles atteignent l’âge du perchis ou de la futaie. Le casse noix peut nicher dans les boisements adultes.
Les pelouses et prés montagnards
Les mammifères sont représentés par des espèces communes des milieux herbacés non forestiers comme le campagnol des neiges, le campagnol agreste, le mulot à collier, la taupe, le lièvre, l’hermine. Pour l’herpétofaune, on note la présence du lézard agile et de l’orvet.
Le peuplement des landes
Les passereaux tels que le bruant jaune, le pipit des arbres ou la pie grièche écorcheur sont favorisés par la présence de buissons colonisateurs de la prairie. L’exposition sud a permis à certaines espèces méridionales sporadiques de s’installer, comme le bruant fou et l’alouette lulu.
Les hautes chaumes
Les conditions climatiques sont sévères, le cortège est donc pauvre mais assez spécifique et original. On trouve par exemple le traquet motteux, le pipit spioncelle et le pipit farlouse ainsi que des espèces plus abondantes comme l’alouette des champs.
Le grand nombre de micromammifères spécifiques à ces milieux attirent bon nombre de prédateurs : hermine, renard, rapaces diurnes, faucon crécerelle, faucon pèlerin, buse variable, bondrée apivore, épervier d’Europe, ainsi que le grand corbeau. L’abondance et la richesse du fourrage conviennent à des herbivores comme le lièvre, le chevreuil ou le chamois.
Le peuplement des cours d’eau
Le Wagenstallbach et l’Alfeld accueillent, dans leur végétation rivulaire, des espèces typiques des aulnaies et érablaies de moyenne montagne comme la mésange boréale, qui y est abondante. La qualité de l’eau des rivières permet à la salamandre tachetée d’y pondre des œufs. La truite fario trouve ici un biotope favorable et se nourrit de l’entomofaune de ces eaux composées de piécoptères, trichoptères, éphémèroptères et odonates. La présence de la musaraigne aquatique, est envisageable pour ce type de milieu.
Le milieu naturel du Ballon d’Alsace
La végétation sur l’ensemble du Ballon d’Alsace appartient à l’étage montagnard moyen et supérieur.
La forêt est très présente. Elle illustre un équilibre de la formation végétale avec le climat et le sol. Selon l’altitude et la microtopographie, on rencontre trois types de boisements différents :
La hêtraie sommitale, à une altitude > 1000 m
La hêtraie sapinière, à une altitude < 1000m
Les bois mixtes d’érable sycomore, orme des montagnes, hêtre, sapin pectiné, épicéa et frêne, liés aux conditions d’humidité et d’instabilité des pierriers de pentes abruptes et ravins.
La hêtraie sommitale
C’est une forêt basse de 15m où les arbres sont souvent rameux et contournés, leur port traduisant une anémomorphose poussée. Le hêtre est dominant, tandis que le sapin, défavorisé par la rigueur du climat, n’est présent que sous la forme de pieds isolés. Associés au hêtre, on remarque l’érable sycomore, le sorbier des oiseleurs et, dans la strate arbustive le framboisier, des camérisiers noir, des groseillers.
La hêtraie sapinière
Le sapin prend de l’importance avec la diminution de l’altitude. La hêtraie sapinière apparaît véritablement qu’au dessous de 1000m et se présente sous deux formes :
La hêtraie sapinière à Luzulz, forme acidiphile, bien développée sur les versants Nord et Est. Le sapin y domine largement le hêtre
La hêtraie sapinière à Fétuque, sur sols plus riches et plus frais, avec une dominance de hêtres.
Les bois mixtes des ravins et des éboulis
Toujours humides et parcourus par des ruisselets, les ravins et éboulis sont recouverts partiellement d’érables sycomores, d’ormes des montagnes, de frênes de hêtres, de sorbiers et sapins. Les parties les plus humides portent un liseré d’aulnes glutineux.
Dans le vallon en amont du Grand Langenberg, nous trouvons une grande formation d’aulnaie tourbeuse. Son altitude d’implantation et son étendue de 17 hectares en font une richesse naturelle assez rare. Des zones tourbeuses morcellent cette forêt, composées de sphaines, laîches, luzules des bois, ainsi que de plantes protégées : la rossolis à feuille ronde et la linaigrette engainée.
Les hautes chaumes secondaires
Au dessus de 1000m, la destruction de la hêtraie sommitale a engendré des pelouses à nard et fétuques rouges, occupées de landes basses à myrtes. Sur les pâturages, on retrouve des sous arbrisseaux (myrtilles, callunes, airelles) et les graminées dominantes (nard, fétuque, agrostide, canche), le fenouil des alpes, la luzule multiflore, l’arnica, la gentiane jaune, l’euphraise et la pensée des Vosges.